mars 2005
Mis en ligne
juin 2007
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En tant qu'auteur de science-fiction, certes modeste et parcimonieux, et en tant que lecteur, abondant et compulsif, je suis plongé dans la plus grand perplexité devant le thème de ce colloque : « L'Histoire dans la science-fiction, la science-fiction dans l'Histoire », tant il m'apparaît comme parfaitement tautologique. Pour moi la question ne se pose en effet même pas, les deux termes apparaissant à mes yeux non pas comme des réalités différentes, entre
lesquelles pourraient éventuellement s'établir des liens de voisinage, d'antagonisme, d'influence réciproque, de connexion ou de contiguïté, mais bien comme deux avatars d'une seule et même réalité, avatars situés l'un dans le registre de la connaissance rationnelle, l'autre dans celui de la fiction et de l'imaginaire.
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Le rapport est en quelque sorte consubstantiel. Rares sont les textes de SF qui ne mettent pas en action, peu ou prou, une problématique de caractère historique. Et c'est précisément ce qui, à mon sens, fonde la SF en tant que catégorie littéraire, en particulier face aux autres types de littératures dites de l'imaginaire, le fantastique, la fantasy ou le steampunk : la fiction que génère la SF est la seule à être profondément de nature historique, et l'Imaginaire dans laquelle elle se situe est un imaginaire de l'Histoire.
Telles sont les réflexions que je voudrais évoquer ici. Par Histoire, j'entendrai les transformations des sociétés à travers le temps, transformations qui sont l'objet de ce qu'on appelle la science historique.
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1. Société
La science-fiction est définitivement une littérature du social.
Le premier terme de sa dénomination, Science, paraît évident. Voici la définition de la SF que donne la dernière édition de l'Encyclopedia Britannica1:
Forme de fiction qui s'est développée au 20ème siècle et traite principalement de l'impact de la science, réelle ou imaginée, sur la société ou les individus. Le terme est plus généralement utilisé en référence à la fantaisie littéraire qui inclut un facteur scientifique comme composant essentiel.
Cette définition, assez typique, n'est pas éloignée de celle donnée par Roger Bozzetto : « Le fondement de la SF demeure le rapport privilégié que le genre entretient avec les questions posées par le développement des sciences et techniques, en relation avec les implications de tout ordre concernant l'humanité »2 ou bien « La SF – née de la révolution galiléenne et développée en relation avec la révolution industrielle »3 ni de celle d'Asimov lui-même : « On peut définir la science-fiction comme la branche de la littérature qui se soucie des réponses de l'être humain aux progrès de la science et de la technologie ». Il s'agit là d'exemples parmi des centaines. Mais cette définition est-elle si assurée ?
D'abord, le plus souvent, ce n'est même pas de science qu'il est question dans la SF, mais de technique. Et puis, nombreuses sont les œuvres de SF qui ne font pas de référence particulière à la science. En fait, dans une grande majorité de cas, l'appel à la science sert seulement à « faire croire » que ce qui est raconté est plausible dans le contexte de notre propre trame historique ; les artefacts scientifiques et techniques ne jouent souvent pas plus de rôle dans la logique des intrigues que les longues limousines chez Scott Fitzgerald ou les aéroplanes chez Proust. Si d'ailleurs les amateurs se sont sentis obligés d'inventer la sous-catégorie spécifique de « hard science » pour cette branche particulière de la SF étroitement liée à la problématique scientifique, c'est bien que le lien, en général, n'est pas si évident, ni si étroit, ni même si permanent ou obligatoire. Alors, ce qu'écrit Greg Bear : « In broad terms, science fiction and science have always danced around each other. Science fiction is the subconscient of science. It's what scientists would do if they could »4 est fort joliment dit, mais me semble ne s'appliquer qu'à une petite partie de la SF.
De fait, la science n'occupe pas dans la SF beaucoup plus de place que n'importe quelle autre activité sociale. Que ce soit l'une ou l'autre, la science et la technique sont rarement évoquées pour elles-mêmes ou dans le cadre de leur développement propre. Elles le sont bien plutôt pour les conséquences de leur utilisation, en particulier les conséquences humaines ou sociales. En ce sens, paradoxalement, beaucoup d'écrivains de SF sont des matérialistes qui s'ignorent – sinon même des marxistes – à faire reposer ainsi le fonctionnement d'une société sur sa technique, plus généralement sur ce qui relève de son infrastructure de production.
Même si on s'en tient à cette acception traditionnelle de la SF, basée sur une exploitation littéraire d'extrapolations scientifiques, il reste que la Science est une activité éminemment sociale. Et personnellement, la plausibilité humaine et sociale est pour moi beaucoup plus importante dans la crédibilité d'un texte de SF que la vraisemblance technique ou scientifique. D'ailleurs, quand on y réfléchit bien, le critère de vraisemblabilité scientifique, qui semble à beaucoup la pierre de touche d'un texte de SF correct, est biaisé à la racine : dans un état donné de la science et de la technique, au moment où son auteur l'écrit, TOUT texte de science-fiction est invraisemblable, sinon les artefacts qu'il présente existeraient dans la réalité et il ne s'agirait plus de science-fiction. De plus, le critère du possible-impossible scientifique peut se révéler trompeur.
C’est Jacques Bergier qui faisait remarquer qu’il y a beaucoup plus de preuves expérimentales du vampirisme, qui est soi-disant du fantastique, que de la possibilité de voyager dans le temps, qui est de la science-fiction.5
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Alors, en nous offrant une science, une technique différentes, et bien au-delà de ces deux aspects, finalement marginaux, ce que nous offre un texte de SF, c'est en fait surtout une société autre. La différence avec le roman historique (où l'altérité est d'origine chronologique) ou avec la littérature exotique (qu'elle soit littérature « d'ailleurs » – comme l'ont été en Europe occidentale au XIXème la littérature russe, ou plus récemment les littératures asiatiques – ou littérature savante, comme l'ethnologie) c'est que cette altérité que nous présente la SF n'existe pas réellement, ni dans l'espace, ni dans le temps passé. S'il s'agit d'un Autre, c'est d'un Autre inventé, imaginaire.
Les histoires d'extra-terrestres débarquant sur Terre, ou de rencontres sur d'autres planètes, au-delà d'histoires de chocs des espèces, sont des histoires de chocs des sociétés, comme Samuel P. Huntington parlerait de chocs des civilisations, ainsi que l'évoquait Valerio Evangelisti. Un Martien n'est pas seulement un Autre, un Alien, c'est aussi le représentant d'une société radicalement différente. Le futur n'a d'intérêt que par les sociétés qu'on nous y montre. Le paradoxe est d'ailleurs que ce choc soit souvent gommé par la médiocrité des œuvres, comme dans une grande partie de la production de seconde zone des années quarante-cinquante (et encore parfois aujourd'hui) où l'Autre n'est qu'un décalque malhabile (ou alors volontairement humoristique) de nous-même, au point qu'on a pu dire que les petits hommes verts de cette époque se comportaient parfois, au-delà de leur apparence, comme des représentants de la low-middle class des petites villes étasuniennes.
Cette caractéristique de socialisation est bien propre à la SF. Considérons par exemple la littérature fantastique : même si les intrigues (ou les personnages) que l'on y trouve peuvent être situées dans l'espace et dans le temps, et éventuellement dans une société donnée, elles trouvent le plus souvent leur référence, leur ressort, leur raison d'être, dans des artefacts a-socialisés, ou dont le mode de socialisation est sans lien avec l'intrigue. Pour prendre des exemples sans doute trop élémentaires, mais cependant parlants, les récits mettant en scène des fantômes, des vampires, des morts-vivants sont rarement intrinsèquement associés à une organisation sociale donnée qui ne leur sert, à la rigueur, que de cadre ou de décor, sans être la matière même de la problématique ; ce qui fait l'objet de ce type de texte apparaît très souvent comme étant en marge de la société dans laquelle il se manifeste. Les histoires de Dracula (je ne parle pas ici de Vlad III Tepes, mais du héros de Bram Stoker) ne nous apprennent pas grand-chose sur la Roumanie du XIX ème siècle où l'auteur les situe, encore moins sur une Transylvanie imaginée qui, outre qu'elle est de carton-pâte, ne joue pas d'autre rôle dans l'œuvre que précisément celui d'un décor vide de sens, et enfin pas du tout sur une Irlande du VIème siècle d'où, par l'intermédiaire du légendaire Abhartach, Stoker aurait tiré son inspiration. Il n'y a pas souvent de fantastique ethnologique !
Le cas de la fantasy est en revanche un peu différent, et plus proche, sous cet aspect, de la SF. Sa relation avec les mythes ou avec la magie relève d'une thématique liée à une société, cette société serait-elle située dans un autre monde que le nôtre. Car la magie, même si sa pratique est le plus souvent solitaire, est d'essence sociale (elle s'apprend, se transmet, etc.). Il peut donc y avoir par contre une fantasy ethnologique. Mais précisément le lien avec notre monde n'est pas le même : entre la science inventée de la SF et la science actuelle, il y a toujours un rapport, la première étant une extrapolation de la seconde ; un tel rapport n'est pas possible avec la magie, du moins tant que celle-ci n'a pas, dans notre monde, d'efficacité réelle (ça se saurait...). Et la magie, si elle est sociale, n'évolue pas : c'est un fonds le plus souvent statique. Le rapport au social n'est donc pas tout à fait le même. Quoiqu'il en soit, là où la fantasy se sépare clairement de la SF, c'est par son mode d'insertion dans le temps.
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2. Temps
Il est à peine besoin d'insister : la SF a fortement à faire avec le temps. Elle se passe à travers le temps, elle se passe dans les temps futurs, elle se passe dans un autre temps, dans des temps parallèles, il arrive même qu'elle se passe dans notre temps.
On va dire que j'enfonce des portes ouvertes. Mais la chose n'est pas si évidente que ça. Les histoires relevant du fantastique, par exemple, se situent très souvent hors du temps, ou alors dans un temps différent, par exemple un temps cyclique (voir Goimard),6 ou le temps du rêve, donc dans une perspective de fait totalement a-historique.
C'est aussi le cas, différemment, du steampunk, du moins si ce terme recouvre une réalité littéraire parfaitement identifiable, ce dont je doute de plus en plus, beaucoup de textes de ce registre relevant en fait de l'uchronie : la vapeur ne fait pas toujours le steampunk ! En tout cas, l'image que j'en ai présente des textes si ancrés dans une époque précisément située dans la trame spatio-temporelle qu'elle en devient souvent figée, comme dans une sorte de fin de l'histoire, pas celle de Fukiyama, mais celle d'un temps presque arrêté, quasi-gelé, et finalement lui aussi presque a-historique. La réutilisation fréquente, le recyclage, pour employer l'expression de F. Méreste et J. J. Girardot, dans cette sous-sous-catégorie-là, de personnages imaginaires issus de la littérature populaire (Sherlock Holmes, Arsène Lupin, Challenger, etc.) en renforce encore l'immobilité : par définition, ces personnages sont statiques, ils sont devenus des archétypes. Et d'ailleurs, on y trouve peu de spéculation, ou de réflexion, sur l'époque considérée. La finalité en est purement ludique. C'est cette expulsion de l'Histoire qui m'amène à penser que cette catégorie littéraire ne fait définitivement pas partie de la SF, mais se situerait plutôt sur un registre situé quelque part entre le roman historique et la fantaisie littéraire, ce qui n'enlève d'ailleurs rien à son éventuel charme.
Le cas de l'Uchronie est très différent. Comme on le sait, au lieu de la question « qu'est-ce qui se passera si (ou qu'est-ce qui se passerait si) … », elle se demande : « qu'est-ce qui se serait passé si… ». Mais cette variante fonctionne strictement avec la même logique que la SF. La dynamique est la même, avec une présence de la science ou de la technique ni plus ni moins importante que dans la SF, et des thématiques encore plus axées sur la problématique du changement social. Ce n'est pas pour rien que les uchronophiles peuvent plaisanter sur le thème : « Avant l'année 1984, le roman éponyme d'Orwell était une œuvre de science-fiction ; depuis, il est devenu une uchronie ! ». Cette blague rituelle prouve que les deux choses ne sont séparées que par... l'écoulement du temps !
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Le cas de la fantasy, encore une fois, est plus complexe. D'abord parce que le terme recouvre de ce point de vue des réalités littéraires extrêmement diverses. Ensuite parce qu'il arrive que des oeuvres de ce courant se situent nettement dans une perspective de changement social, un des meilleurs exemples étant à mon sens « Terremer » d'U. K. Le Guin, et il y en a d'autres. Mais, dans la plupart des cas, ce changement a pour cadre une évolution sans connexion aucune, passée, présente ou future, avec l'Histoire réelle de l'humanité. Les populations qui y jouent un rôle ne peuvent en aucun cas être ni nos ancêtres, ni nos descendants, ni même nos cousins, sinon par des rattachements mimétiques, factices ou artificiels, ou structurellement peu crédibles, comme ceux qui situent le Seigneur des Anneaux sur notre Terre, mais avant les âges historiques, et précisément, sans aucun lien avec ceux-ci, ou encore qui indiquent des temps parallèles, mais sans possibilité de point de divergence clair. Et on ne peut jamais nous faire croire, comme dans la SF, que ce qu'on nous raconte pourra (pourrait, aurait pu) un jour exister.
Bien sûr, comme les auteurs de ces textes sont humains, et contemporains, ce qu'ils écrivent est directement influencé par notre monde, le contraire serait étonnant. Mais là n'est pas ce qu'ils veulent décrire. Comme l'écrit Kim Stanley Robinson,7 ces récits « ne participent pas à notre histoire : ils ne se situent ni dans notre passé, ni dans notre présent, ni dans notre futur ». Il s'agit de l'histoire (ou seulement des histoires) d'un autre Monde, celui par exemple qu'ont inventé les mythes, les légendes, les épopées et, à leur suite, leurs auteurs eux-mêmes, ce monde ne se trouvant pas loin de nous, derrière le miroir, mais Ailleurs. Il peut éventuellement s'y trouver une Histoire avec un grand H, mais ce n'est pas la nôtre.
Comme l'écrivent A.-F. Ruaud et O. Davenas8 :
Relève de la fantasy une littérature qui se trouve dotée d'une dimension mythique et qui incorpore dans son récit un élément d'irrationnel au traitement non purement horrifique, notamment incarné par l'irruption ou l'utilisation de la magie.
Pour moi, les termes « irrationnel » et « mythique » nous mettent ici, définitivement, hors de l'Histoire. Que les mythes aient été longtemps pour les peuples une manière de fixer leur passé, cela est une évidence. Mais l'évolution progressive de la réflexion historique vers une scientificité croissante a peu à peu provoqué un refoulement du mythe vers le domaine du littéraire. L'exemple de la nouvelle « Où est-il donc, l'oiseau de feu ? » de T. B. Swann9 ne me démentira pas, qui nous donne de la fondation de Rome, élément d'Histoire, une vision mythique, seul cadre où peut alors se déployer une fantasy débridée. La fantasy serait donc à la science-fiction ce que le mythe est à l'Histoire.
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3. Histoire
Alors, il ne s'agit pas de voir dans la SF une répétition, un miroir, une copie de l'Histoire réelle, ou de penser l'Histoire existante comme simple source d'inspiration de la SF, même si, encore une fois, l'influence du réel sur la fiction est incontournable. Il s'agit beaucoup plus d'appréhender la science-fiction comme une continuation structurelle de l'Histoire, un prolongement de celle-ci, une consubstantialité étroite. Comme le dit très finement, encore lui, K. S. Robinson : « … depuis le monde imaginaire (d'un) roman [de SF], vous pouvez retracer son Histoire jusqu'à nous (ou à une époque de notre passé dans le cas de l'uchronie). »10
Pourquoi est-ce en SF que l'on retrouve une proportion anormalement grande d'intrigues se passant dans les milieux du pouvoir ? Pourquoi les enjeux sont-ils souvent des états, des nations, des révolutions ? Pourquoi est-ce là que l'on refait le monde, avec une facilité allant parfois jusqu'au ridicule ? Pourquoi y retrouve-t-on bien plus fréquemment des politiques, au sens large – dirigeants, rois, empereurs, dictateurs, révolutionnaires – que des savants ? Parce que c'est là, dans la SF, que sont le plus manifestement visibles les sociétés en mouvement… C'est d'ailleurs la raison pour laquelle bien des textes de SF commencent par de longs, ennuyeux et parfois insupportables développements didactiques (presque toujours au plus-que-parfait, dirait Raymond Milési, et dont parlait très bien Claude Ecken dans une récente contribution à Bifrost11), car ces développements sont souvent, en fait, des rappels historiques, servant à relier le monde imaginaire que l'on nous décrit avec l'Histoire réelle de l'humanité.
Dans une réponse personnelle au texte cité de Cl. Ecken, j'écrivais récemment :
"La SF est finalement née non pas de la Révolution industrielle, mais de la découverte d'autres sociétés : son événement déclencheur serait à chercher, au fond, non pas dans l'invention de la machine à vapeur, mais dans la découverte de l'Amérique".
Il faut faire la part de l'aspect volontairement provocateur de cette déclaration, et relativiser la signification du terme « événement déclencheur » qui fonctionne ici sur le long terme, mais sur le fond je ne renie pas ce point de vue : si la SF se caractérise par un souci de rationalité, elle le tient moins de la Science que de l'Histoire.
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Car la SF n'a pas grand-chose à voir avec la Science, sinon de façon assez marginale, et sauf éventuellement comme moteur méthodologique, la SF étant alors fondée, comme l'écrit Philippe Curval, par « l'idée d'apparier la fiction à la science et à sa façon de repenser le réel. »12 La science dont il est question dans « Science-Fiction » ne serait alors dans la plupart des cas que… la science historique ! On peut alors considérer la SF comme une expérience de pensée, une gedankenexperiment, pour une science qui est a priori « inexpérimentale ». Et, qu'on le regrette ou non, il est significatif que la Science n'occupe pas beaucoup plus de place en SF qu'elle n'en occupe en Histoire…
Comme le notait Daniel Riche :
"Sans « conscience historique » au sens occidental du terme, la science-fiction ne serait pas. Cette littérature, en effet, se nourrit d'histoire et ne peut fonctionner qu'en s'articulant autour de concepts issus de la représentation occidentale du devenir historique, comme ceux de progrès, de développement, de causalité et d'évolution".13
Quand le passé devient objet d'intelligibilité, alors le futur peut se mettre à exister sur le même registre. Et Claude Lefort définit le concept d'historicité comme « le rapport général que les hommes entretiennent avec le passé et l'avenir ».14
La SF, ce n'est finalement pas autre chose que cela : la dynamique de l'Histoire dans l'imaginaire, et l'écrivain de SF, même s'il n'en a pas conscience, est un historien.
De tous les événements historiques éventuellement possibles, l'Histoire étudie ceux qui se sont effectivement produits. Tous les autres, c'est la SF qui nous les raconte.
L'Histoire n'est plus alors qu'un cas très particulier de la science-fiction.
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